Alors que l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes représente déjà une concession majeure, la seule variante de la prévoyance vieillesse 2020 qui soit acceptable est celle du Conseil des Etats. En effet, l’augmentation des rentes AVS, l’amélioration des conditions pour les travailleuses à temps partiel et la flexibilisation de l’âge de la retraite sont autant d’éléments dont profitent les femmes. L’Assemblée des membres des Femmes socialistes suisses se prononcera sur le paquet définitif le 25 mars 2017.

La majorité de droite du Conseil national s’obstine à refuser tout compromis et a poursuivi aujourd’hui son projet inacceptable de réduction du droit à la retraite. Concrètement, les conséquences seront une augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans et une diminution des rentes pour toutes et tous. Ce projet comporte plusieurs défauts majeurs, dont la précarisation des bas salaires et des travailleuses à temps partiel. « Pour les Femmes* socialistes, la variante du Conseil des Etats, avec le renforcement des rentes AVS de 840 CHF par an, est la seule base de compromis potentiellement soutenable », explique Cesla Amarelle, co-présidente des Femmes* socialistes suisses.

Le projet du Conseil des Etats est du point de vue des femmes la seule base de compromis possible, car il prévoit une amélioration significative pour les 40 % des femmes qui n’ont pas de deuxième pilier. Pour ces dernières, l’augmentation de la rente AVS de 70 francs par mois est indispensable et représente une augmentation de 6 % de la rente minimale de l’AVS. De même les travailleuses qui ont un emploi à temps partiel, notamment celles qui gagnent entre 21'150 et 55'000 francs par an, verront leur deuxième pilier renforcé.

Le projet du Conseil national présente d’autres coupes dans les rentes qui précariseraient les veuves et les retraitées ayant à leur charge un ou plusieurs enfants. Ces rentes supplémentaires seraient tout simplement diminuées voire supprimées.

L’augmentation de l’âge de la retraite des femmes est une très lourde concession qui apparaît encore plus difficile à accepter alors que les disparités salariales sont toujours criantes entre hommes et femmes. « Sans la mise en œuvre de l’article constitutionnel nous garantissant un « salaire égal pour un travail de valeur égale », un tel compromis constitue un pas en avant de notre part pour trouver un consensus », répond Cesla Amarelle.

Le 25 mars, après le vote final au Parlement, l’Assemblée des Femmes* socialistes décidera si elle soutient ou non le projet de réforme choisi par le Parlement.

 

28. fév 2017