Appel conjoint des Femmes socialistes et des Femmes PDC : NON à la révision de la loi sur l’asile le 9 juin 2013 !

Le 9 juin 2013, le peuple suisse se prononcera sur la 10e  révision de la loi sur l’asile, qui est déjà en vigueur depuis sept mois en raison de la clause d’urgence décidée par le Parlement. Les Femmes socialistes et les Femmes PDC refusent cette révision, qui ne résout aucun des problèmes urgents du système de l’asile.

 

La suppression des demandes d’asile dans les ambassades touche les plus vulnérables

En supprimant la possibilité de déposer une demande d’asile auprès d’une ambassade, la Suisse porte un coup dur à sa réputation d’Etat pragmatique et humanitaire et aggrave la situation des personnes dont l’intégrité corporelle ou même la vie sont menacées. En pratique, la procédure d’ambassade a permis au cours de ces dernières années d’obtenir des autorisations d’entrée en Suisse en priorité pour des femmes et des enfants. Le Conseil fédéral relève que les visas humanitaires et la politique suisse de contingents constituent une alternative à la possibilité de déposer des demandes d’asile aux ambassades. C’est malheureusement faux. L’admission de contingents de réfugiés, censée remplacer les demandes auprès des ambassades, n’a pas fonctionné ces sept derniers mois. En effet, la Suisse n’a admis que 72 réfugiés syriens, alors même que d’autres petits Etats européens ont accueilli des centaines de personnes en provenance de ce pays où la guerre civile fait rage. Dans le contexte actuel, seul un contingent de 500 personnes par année serait suffisant pour répondre aux besoins. Par ailleurs, le visa humanitaire n’est pas non plus un moyen de remplacement pertinent car son application est très limité : alors que plus de 200 autorisations d’entrée via la procédure d’ambassade étaient délivrées en moyenne par année, seules 6 demandes de visas pour motifs humanitaires ont été acceptées au cours de ces 7 derniers mois.

L’équité pragmatique comme fondement d’une nouvelle politique de l‘asile

« La Suisse a besoin d’une politique de l’asile équitable, pragmatique et efficiente, basée sur les principes de la protection des réfugiés et des droits humains. Cela implique une accélération maîtrisée des procédures et des délais de traitements, de meilleures conditions d’hébergement et d’encadrement et, de manière générale, une simplification du droit applicable aux requérants d’asile. Les Femmes PDC et les Femmes socialistes suisses sont prêtes à contribuer à une telle solution », déclarent ensemble la vice-présidente des Femmes socialistes suisses, Cesla Amarelle, et la présidente des Femmes PDC, Babette Sigg. Or, la révision soumise à votation est à des années-lumière de cet idéal. Elle perpétue en effet le débat traditionnel sur l’abus et la répression que la droite nationaliste et conservatrice alimente depuis maintenant deux décennies. Les Femmes PDC et les Femmes socialistes appellent les électeurs et les électrices à rejeter clairement cette révision.

19. juin 2015