Un Comité de gauche fera campagne contre l‘initiative de l’UDC pour les familles soumise en votation le 24 novembre prochain. Le soutien que présume l’intitulé du texte est, en réalité, un cadeau fiscal à une minorité de familles : celles qui disposent d’un revenu élevé, ce qui ne sera pas sans consé-quences sur les finances cantonales. En introduisant une prime aux foyers traditionnels, l’initiative inciterait les femmes à abandonner leur vie active afin de rester à la maison et garder les enfants, favorisant ainsi les familles qui n’ont pas besoin d’un deuxième salaire pour vivre. Une incitation simplement inacceptable, tant socialement qu’économiquement.

Emmené par le PS, les Femmes socialistes, la JS Suisse, les Verts, les Femmes vertes, les Jeunes vert-e-s, l’Union syndicale suisse et Travail.Suisse, le Comité considère que l’initiative de l’UDC n’est rien d’autre qu’un marché de dupes. En effet, seule une petite minorité des familles, la plus aisée, pourra réellement profiter de ce cadeau fiscal. Celui-ci coûtera près d’un milliard et demi de francs, chaque année, à la Confédération et aux cantons.
L’UDC cherche également à atteindre, à l’aide de cette initiative, un objectif sociétal particulièrement douteux. Elle aurait ainsi pour effet de privilégier fiscalement la répartition traditionnelle des rôles entre un mari qui travaille et une femme qui reste à la maison pour s’occuper des enfants. Un renvoi aux fourneaux qui ne correspond pas à la réalité de la société actuelle, dans laquelle plus de 75% des femmes mènent une carrière professionnelle. Il est évident que le choix de garder ou non des enfants ne peut se réduire à une question purement fiscale.
Si le texte devait passer la rampe, ces familles, déjà favorisées, pourront bénéficier de déductions fis-cales injustifiées car ne correspondant pas aux coûts réels. La situation est totalement différente pour les familles où les deux parents travaillent et qui doivent confier, moyennant paiement, la garde de leurs enfants à des tiers. Malgré ce que prétend l’UDC, il ne sera pas mis fin à une injustice. Son initia-tive introduit, au contraire, une inégalité de traitement en favorisant les familles traditionnelles, qui verraient leurs charges fiscales allégées, alors qu’elles n’ont aucun frais de garderie. Cela viole le prin-cipe constitutionnel de l’imposition selon la capacité économique et financière.

19. juin 2015