S’agissant de la prévention de violences ou d’abus sexuels commis à l’égard d’enfants ou d’adolescents, de mise en garde contre des grossesses non désirées ou de maladies sexuellement transmissibles, l‘éducation sexuelle à l’école a largement fait ses preuves.L’initiative populaire «Protection contre la sexualisation à l’école maternelle et à l’école primaire» qui devrait être déposée ce mardi entend pourtant la supprimer. Pour la conseillère nationale et vice-présidente des Femmes socialistes suisses Cesla Amarelle, « les cours d’éducation sexuelle permettent aux enfants et aux adolescents de se confronter à leur sexualité conformément à leur âge et dans un environnement professionnel. Les supprimer revient à considérablement augmenter les risques d’abus et les grossesses prématurées ».

Si les comités de l’initiative « Financer l'avortement est une affaire privée » et de l’initiative  «Protection contre la sexualisation à l’école maternelle et à l’école primaire» sont, aux deux tiers, composés des mêmes personnes, ce n’est pas un hasard : les deux textes luttent contre une prétendue sexualisation de la société. Reste que leur mise en œuvre aurait pour conséquence de priver les enfants et les adolescents d’informations primordiales sur le thème de la sexualité. Une hérésie à l’heure où ces derniers y sont continuellement confrontés sous des formes souvent particulièrement douteuses par le biais de la publicité ou sur Internet. Des explications claires constituent la meilleure protection et permettent aux enfants de se protéger de comportements qui menacent leur intégrité. Supprimer la prise en charge de l’avortement du catalogue de base de l’assurance-maladie obligatoire revient en outre à laisser des adolescentes ou des jeunes femmes à leur propre sort en cas de grossesse non désirée. Une prévention efficace passe par un accès aux connaissances et aux informations nécessaires qui développent la capacité de faire face à certains comportements à risques. La comparer à une sexualisation précoce, voire à de la pornographie relève de la bigoterie pure et simple. Preuve en est que le nombre de grossesses prématurées est particulièrement peu élevé dans notre pays, tout comme d’ailleurs celui des avortements dans la classe d’âge de 15 à 19 ans qui figure parmi les plus bas d’Europe[1].

[1]http://www.svss-uspda.ch/de/schweiz/teenager.htm, http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/de/index/themen/14/02/03/key/03.html

19. juin 2015