Le 14 juin prochain, nous voterons sur l’article constitutionnel « en faveur de la procréation médicalement assistée ». Il s’agit là de la première étape vers une légalisation du diagnostic préimplantatoire (DPI). En effet, la modification de la Constitution est un passage obligatoire pour modifier ensuite la loi d’application autorisant le diagnostic de maladies chez l’embryon. Conscientes que le débat autour de la procréation médicalement assistée est très sensible, car il relève de questions morales et éthiques et touche aux convictions personnelles de chacune et chacun, le comité directeur des Femmes socialistes suisses souhaitent toutefois souligner l’enjeu de cette votation à venir. Il lui semble important de ne pas se tromper de débat : le 14 juin, nous voterons uniquement sur la révision constitutionnelle, étape nécessaire pour permettre ensuite le débat sur la Loi sur la procréation médicalement assistée.

La Suisse est l’un des derniers pays à ne pas autoriser le DPI. Cette interdiction pénalise à la fois la recherche médicale de notre pays, et les couples concernés, en les exposant à des contraintes évitables et des risques pour leur santé. Dans notre pays, la détection de maladies génétiques chez l’embryon ne peut se faire qu’à partir de la onzième semaine de grossesse. Outre les conséquences physiques et psychologiques que cela implique, les couples peuvent se retrouver devant le choix douloureux d’un avortement tardif. Pour éviter cette situation, de nombreuses personnes concernées se rendent à l’étranger pour avoir accès au DPI.

L’approbation de l’article constitutionnel permet une médecine moins risquée, avec pour conséquences d’augmenter les chances de grossesse dans le cadre d’un traitement de l’infertilité tout en réduisant les risques et un stress inutile pour la mère et l’enfant. Le risque de grossesse multiple est réduit, de même que les interruptions de grossesse. En effet, le DPI permettant l’analyse d’un embryon avant même son implantation dans l’utérus de la mère, les parents ne devront plus attendre la onzième semaine de grossesse pour effectuer un diagnostic prénatal.

Tout en restant modéré, le projet soumis à la votation entend faire progresser le développement de la PMA en Suisse. Il autorise de manière plus précoce ce qui est déjà permis par la suite, prévenant ainsi des souffrances évitables chez des couples en leur permettant de concrétiser, en toute connaissance de cause, leur responsabilité de futurs parents. Autoriser le DPI dans la Constitution permet de le réglementer, et évite l’hypocrisie qui veut que l’on encourage les couples à se rendre à l’étranger pour en profiter.

Pour toutes ces raisons, le comité directeur des Femmes socialistes suisses recommande, le 14 juin prochain, de voter OUI à l’article constitutionnel en faveur de la procréation médicalement assistée.

19. juin 2015